D’Une Pierre Deux Coups + Plume Rose

"Dialogues Interdits" : une série de mini-nouvelles sans narration, uniquement faite de dialogues. Confessions crues, drôles et surprenantes entre amis...



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### D’une pierre deux coups ###
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— Trop dur d’apprendre « I will always love you » de Whitney Houston. Je serai jamais prête pour le spectacle de fin d’année !
— Qu’est-ce qui te pose problème ?
— Les notes appuyées. C’est là que je pêche. Tant qu’il n’y en a pas, je chante juste, et je dirais assez joliment. Dès que le refrain arrive… ouille ouille ouille ! Whitney n’est pas capable de sortir un « I » ou un « You » classique, non. C’est une sorte de « Aaaiiiaaaa » et de « Iouuuuuiouu ». Fiouuu… quand je le fais je suis ridicule. Tout le monde va se foutre de moi !
— Il est dans combien de temps ce spectacle.
— Un petit mois.
— Tu baises beaucoup ces temps-ci ?
— Je vois pas le rapport. J’ai deux potes de baise, oui, mais c’est quoi l’idée ?
— Est-ce qu’ils te font jouir ?
— Un, moyen. L’autre, assez souvent.
— Zappe l’un et garde l’autre. Entraîne-toi avec lui pendant le cul. Au moment où tu as l’orgasme, allonge-le au possible. Si tu lâches un « HAAN » transforme-le en « HAAAAANNHHH ». Ton « HOO » fais-en un « HOOOOO ». Tu verras, après avoir appris à allonger tu pourras faire des variations. Genre, un long HOOO s’enchaînant sur un HOOUUUU… exactement comme les stars américaines. Et en plus tu sauras pousser des cris qui raviront encore bien plus tes partenaires présents et à venir. Là aussi, c’est tout bénèf !
— D’une pierre deux coups ? Mouais… je m’étais promis de jamais simuler.
— Il faut pas simuler, faut juste apprendre à exagérer un peu. Avoir les garçons à ses pieds est une question de détails. Depuis que je sais mieux jouir, je fais chavirer les corps et les cœurs, puis je ressens encore plus de plaisir car le cri libère les ressentis.


— J’ai beau être libérée, je me vois mal jouir et gémir devant une salle entière comptant les profs, les camarades et peut-être même les parents.
— C’est qu’une étape. Une fois que t’as développé la capacité tu dois l’adapter à la chanson. C’était ça le secret de Whitney, pour chanter le refrain correctement.
— Toutes ses chansons sont associées au sexe ?
— C’est ce qui a fait leur succès. Une fille qui allonge ses intonations, on l’écoute avec délice comme si elle était en extase. Pendant le refrain on l’imagine en train de jouir, même inconsciemment. Sans ça on écouterait du Mozart.



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### Plume rose ###
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— J'ai besoin d'expressions sexuelles pour l'écriture de ma nouvelle. J'ai un dictionnaire de synonymes très complet mais... je suis pas ravie de tout ce que je trouve.
— Fais comme Esparbec ! Lui, il écrit « bite » dix fois par page s'il le faut sans le moindre complexe.
— Je préférerais être un peu plus littéraire.
— Ou alors tu te la joues texte ancien. « Chibre », « Phallus »...
— Mouais... Phallus à la rigueur...
— Qu'est-ce qui t'a déplu dans ton dico ?
— Les termes ultra-violents. Passée à la broche, empalée, écartelée...
— Oh, des termes brutaux, oui. De là à dire qu'ils sont ultra-violents.
— Parce que tu ne réfléchis pas à leur signification d'origine. T'imagines ce que c'était, un écartèlement ? Un supplice où on arrachait les bras et jambes d'un homme. Un empalement, c'était un pieu qui entrait dans l'anus et ressortait par la bouche. Et je ne te raconte pas quand tu passes un poulet à la broche. On peut pas faire référence à des faits aussi monstrueux pour évoquer des actes aussi beaux et jouissifs.
— Oui, t'as raison au fond. D'autant que faut rien exagérer. Même un sexe de vingt-cinq centimètres qui m'encule n'atteindra pas ma gorge, loin de là.

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